La Chine a annoncé qu’elle allait imposer, dès le 1er août 2023, des restrictions sur les exportations de deux métaux rares, le gallium et le germanium, indispensables respectivement aux semi-conducteurs, aux LED, aux panneaux photovoltaïques pour le premier, et aux fibres optiques et l’infrarouge pour le second.
La Chine représente 80% de la production mondiale puisque « c’était moins cher en Chine » et que « la production la moins chère était la plus polluante ».
Pour la Chine, c’est une réponse aux sanctions américaines imposant des restrictions à l’exportation de semi-conducteurs vers la Chine. C’est aussi une contre-sanction à l’égard de l’UE qui suit les sanctions américaines. Celle-ci a décidé de saisir l’OMC pour obtenir l’annulation de la décision chinoise. Chacun sait qu’il faudra plusieurs années pour que l’OMC, en état de mort clinique, rende une décision. En attendant, c’est toute l’industrie européenne qui va souffrir, de près ou de loin.
Dans « Les clés du renouveau grâce à la crise » publié en 2012, nous annoncions la régionalisation du monde. Nous étions bien prudents puisque, dix ans plus tard, c’est à la fragmentation du monde que nous assistons. Plus personne ne parle du « village mondial » si cher à Francis Fukuyama ! Les gens à la mode ne parlaient pourtant que de cela !
Est-ce bien ou mal ? Chacun se fera son opinion, mais c’est ainsi, et c’est en fonction des réalités que nous devons nous positionner. Les sanctions et les contre-sanctions ne font qu’isoler un peu plus l’UE. Le PIB des BRICS est devenu supérieur à celui du G7. Le transfert de nos industries aux pays à bas coûts pour un profit à court terme maximisé les a rendus forts et nous a affaiblis. Croire qu’une plainte auprès de l’OMC résoudra le problème est un rêve.
Le temps est venu de pratiquer au plus haut niveau l’économie circulaire, et plus encore l’économie de fonctionnalité, qui en est la boucle la plus courte, et à ce titre, la plus rentable et la plus écologique. Le recyclage des matières premières est certes utile, mais il est à faible rendement et les coûts sont souvent plus élevés que les matières premières vierges. C’est donc vers une économie de produits à durée de vie allongée que nous devons aller, et non des produits à durée de vie artificiellement réduite comme l’économie de l’obsolescence nous l’a imposée, provoquant exportations des emplois, des technologies et des capitaux, important le chômage et la dépendance.
Si le recyclage des matières premières est à faible rendement, celui des composants est à haut rendement, et l’allongement de la durée de vie des produits donne un rendement de 100% à ces matières premières. C’est l’un des nombreux avantages de l’économie de fonctionnalité.
L’économie circulaire est séduisante dans son principe, mais elle n’est pas aisée à comprendre car le terme est générique et recouvre divers modèles économiques, processus, dont il faut bien comprendre les avantages et les limites pour savoir lequel est le mieux adapté à son cas.
C’est pourquoi « L’Economie circulaire pour les Nuls » a été écrit et publié dans la collection bien connue. C’est la première étape d’un chemin qui permettra à notre économie de se redresser et de retrouver sa souveraineté.
http://www.sefior.fr/les-livres-de-reference/
https://www.sefior.fr/leconomie-circulaire-pour-les-nuls/